REVUE DE PRESSE – Si les médias français se sont largement emparés du sujet, c’est moins le cas pour les journaux européens qui évoquent surtout la gronde en France.
«La France ne signera pas [le traité avec le Mercosur, NDLR]», déclarait, lundi, le président de la République Emmanuel Macron. Cette phrase a été reprise par Le Figaro dans son journal du jour mais aussi par Le Monde qui ont mis en lumière la colère des agriculteurs. Pour rappel, le traité de libre échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay et Bolivie) prévoit notamment la suppression de 90% des droits de douane entre le Vieux Continent et l’Amérique latine.
En Europe, les quotidiens évoquent la gronde des Français. C’est le cas du journal espagnol El País qui met en exergue le défi des agriculteurs français face «au gouvernement avec 85 manifestations» dans le pays. Même son de cloche au Portugal, en Lettonie et au Luxembourg racontent protestations françaises sans mentionner l’opinion de leur pays. Pour le journal portugais Correio da Manha, les protestations en France vont se durcir.
L’Italie et la Belgique disent aussi non
Le journal belge Le Soir met en évidence les propos du ministre fédéral de l’agriculture du pays David Clarinval. «Sans clauses miroirs contraignantes, nous ne pourrons accepter, nous ne pourrons pas être favorables à l’accord avec le Mercosur» a-t-il expliqué lors d’une séance plénière au sein du Parlement belge, jeudi, au lendemain des manifestations organisées par les agriculteurs du pays.
En Italie, l’opinion est la même qu’en Belgique. «Le traité sur le Mercosur en l’état est inacceptable», explique le ministre de l’agriculture italien Francesco Lollobrigida, cité par La Stampa . «Nous devons vérifier que les pays du Mercosur respectent les mêmes obligations que nous imposons à nos agriculteurs en termes de droit des travailleurs et d’environnement», a-t-il ajouté. Le journal slovaque SME revient aussi sur les paroles du ministre italien qui rejoint la France et la Belgique dans l’opposition de ce traité.
L’Autriche et la Suède sont pour
«La France est aussi isolée dans l’UE que Macron l’est en politique intérieure», écrit le journal autrichien Der Standard . Ce dernier rappelle tout de même que des associations allemandes et autrichiennes ne sont pas d’accord avec le traité, mais ce n’est pas le cas du gouvernement qui «voit dans l’accord bicontinental une opportunité européenne pour contrer le protectionnisme des États-Unis ou de la Chine».
Les agriculteurs restent aussi inquiets en Suède, mais malgré cela, le gouvernement et surtout le ministre des affaires rurales suédois «reste fermement favorable à l’accord, notamment pour donner aux agriculteurs européens de meilleures opportunités d’exportation», écrit le journal Aftonbladet . «Je ne pense pas que le protectionnisme à long terme renforce les marchés agricoles de l’UE », se justifie le ministre auprès du quotidien.
La signature de ce traité est prévue en décembre à Montevideo. Pour l’empêcher, Emmanuel Macron doit rallier à sa cause au moins quatre pays et faire en sorte que ceux favorables ne représentent pas au moins 65% de la population de l’Union Européenne. Il ne peut donc pas se contenter du soutien de petits pays. Un vote devrait avoir lieu auparavant au sein de l’Assemblée Nationale.
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