Municipales 2026 : qui pour succéder à Anne Hidalgo à Paris ?

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À seize mois des élections municipales, cinq personnalités se sont déjà portées candidates à la Ville de Paris. Et plus encore sont pressenties pour se lancer dans la course.

Cinq candidats déclarés …

Rachida Dati, des ambitions parisiennes intactes

Rachida Dati, ministre de la Culture.
LUDOVIC MARIN / AFP

Ses ambitions parisiennes étaient connues depuis longtemps. Aussi, lorsque Rachida Dati a décidé d’intégrer le 11 janvier dernier le gouvernement de Gabriel Attal en tant que ministre de la Culture, la question d’une candidature en 2026 s’est posée avec d’autant plus de force. Un mystère que la prise de guerre de la macronie n’a pas tardé à dissiper. « Moi, je suis élue parisienne. Mon objectif, c’est Paris », a-t-elle acté le 17 janvier à l’antenne de RTL.

Sa candidature, annoncée à près de deux ans de l’échéance électorale, a aussitôt rebattu les cartes du scrutin. Si aucune alliance avec le bloc central n’a pour le moment été établie, l’actuelle collaboration de la droite et du centre au sein du « socle commun » gouvernemental donne du poids à l’hypothèse d’un accord. D’autant plus que Rachida Dati bénéficie d’une popularité nouvelle auprès des électeurs de Renaissance. 

Selon une enquête Ipsos pour Le Parisien  parue le 17 novembre, l’élue de Paris bénéficie de 61% de bonne opinion auprès des macronistes contre 58% auprès des Républicains. Plus généralement, elle ferait une bonne maire pour 39% des Parisiens, juste derrière Gabriel Attal qui occupe la première place du classement (42%). A moins qu’elle ne soit empêchée par la justice, le Parquet national financier ayant demandé mi-novembre que l’emblématique ministre de la Culture et l’ex-patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn soient jugés pour corruption et trafic d’influence.  Des accusations que l’intéressée conteste  dénonçant une «instrumentalisation de cette affaire par (s)es opposants politiques».

Rémi Féraud, le dauphin d’Anne Hidalgo

Rémi Féraud, sénateur socialiste de Paris.
IAN LANGSDON / AFP

Maire de Paris depuis 2014, Anne Hidalgo ne briguera pas de troisième mandat en 2026. Un retrait annoncé ce mardi au Monde , qui s’est accompagné de l’adoubement officiel de son successeur, Rémi Féraud. «Rémi est candidat pour un rassemblement de la gauche et a vocation à devenir le prochain maire de Paris», a affirmé Anne Hidalgo au quotidien, tout en excluant La France insoumise de cette hypothétique alliance. 

Fidèle parmi les fidèles, le sénateur socialiste dirige depuis près de dix ans le groupe de la majorité municipale, Paris en Commun. Mais, alors que l’ancien premier adjoint de la maire et député Emmanuel Grégoire s’est également porté candidat, Anne Hidalgo a indiqué que «ce sera aux militants socialistes parisiens» de départager les deux hommes. Une concurrence ardue pour Rémi Féraud, qui bénéficie en outre d’une très faible notoriété auprès des Parisiens : 66 % d’entre eux ne le connaissent pas d’après l’étude du Parisien.

Emmanuel Grégoire, le dissident socialiste

Emmanuel Grégoire, député socialiste de Paris.
BERTRAND GUAY / AFP

Longtemps pressenti comme le successeur naturel d’Anne Hidalgo, dont il a été le premier adjoint, Emmanuel Grégoire a subitement quitté son poste en juillet dernier pour se porter candidat aux élections législatives anticipées. Désormais député, le socialiste n’a pas pour autant renoncé à ses ambitions parisiennes. Annonçant sa candidature à la mairie de Paris le 19 novembre dans Le Parisien, Emmanuel Grégoire a fait part de sa volonté de devenir «le maire de la réconciliation des Parisiens». Une réconciliation qui ne passera pas a priori par une alliance avec La France insoumise. L’élu a invoqué «un conflit de valeur lié aux attentats terroristes du 7 octobre» mais aussi le positionnement du mouvement mélenchoniste «dans l’opposition municipale».

Alors que Rémi Féraud a obtenu le soutien d’Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire n’a pas hésité à porter une charge contre son collègue parlementaire : «Paris n’est ni un héritage, ni une rente de situation.» Tout en reconnaissant «un acteur indispensable pour gagner» la mairie.

Pierre Yves-Bournazel, le candidat Horizons

Pierre-Yves Bournazel, conseiller Horizons de Paris.
LIONEL BONAVENTURE / AFP

Conseiller Horizons de Paris, Pierre-Yves Bournazel a été propulsé dans la course à l’Hôtel de Ville dès octobre 2023 par Édouard Philippe. «J’ai les idées claires. Pierre-Yves Bournazel ferait un bon maire de Paris», avait lancé l’ancien premier ministre et président du parti Horizons lors d’«une rencontre amicale» organisée autour de l’ancien député.

Pierre-Yves Bournazel a confirmé sa candidature dans un entretien accordé le 17 janvier dernier au Figaro, se présentant comme «l’alternative à l’échec d’Anne Hidalgo et aux méthodes archaïques de Rachida Dati». «Face à Mme Dati, qui a choisi d’être la snipeuse, je serai le rassembleur», a-t-il lancé dans la foulée de l’annonce de la candidature de la ministre de la Culture, qu’il accuse d’utiliser son portefeuille comme «marchepied» pour Paris.

En 2020, Horizons s’était rangé derrière la candidature du macroniste Benjamin Griveaux avant que celui-ci ne se retire en raison de la diffusion d’une vidéo à caractère sexuel. Il avait été remplacé par Agnès Buzyn, qui s’était hissée à la troisième place du scrutin avec 13% des voix au premier tour.

Thierry Mariani (RN), avocat de l’union des droites à Paris

Thierry Mariani, eurodéputé du Rassemblement national.
VALENTINE CHAPUIS / AFP

À la tête de la fédération parisienne du RN, Thierry Mariani a très tôt levé le voile sur ses ambitions en mai 2023. Depuis plus d’un an, l’eurodéputé nationaliste crante le terrain pour décrocher l’investiture de son parti dans la course à l’Hôtel de ville. Un défi de taille alors que le RN et son candidat de l’époque n’avaient obtenu que 1,4% des suffrages aux dernières élections municipales.

L’ancien ministre sarkozyste entend surtout capitaliser sur la petite victoire de juillet dernier : tous les candidats RN – dont trois ciottistes – ont dépassé la barre des 5% dans les 18 circonscriptions de Paris aux élections législatives anticipées. Pour obtenir ses premiers élus dans la capitale, Thierry Mariani plaide pour l’«union des droites» en s’appuyant notamment sur le renfort des troupes zemmouristes.

… Et de nombreux candidats pressentis

Gabriel Attal, favori dans les sondages

Gabriel Attal, député Ensemble pour la République des Hauts-de-Seine.
STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Désigné favori du scrutin municipal par une enquête du Parisien , l’ancien premier ministre Gabriel Attal récolte 42% de bonne opinion chez les administrés de la capitale. Une popularité qui se confirme à la fois chez les électeurs de son camp (72%) mais aussi chez ceux des Républicains (46%). Bien que le chef de file du groupe Ensemble pour la République (EPR) à l’Assemblée nationale n’ait encore jamais fait part de sa volonté de briguer la mairie de Paris, sa notoriété pourrait mettre en difficulté Rachida Dati.

Yannick Jadot, le «scénario possible» des écologistes

Yannick Jadot, sénateur écologiste de Paris.
STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Après des années passées entre Bruxelles et Strasbourg, Yannick Jadot s’est rapproché de la capitale en décrochant un fauteuil de sénateur. L’ancien eurodéputé écologiste laisse depuis vivre la rumeur d’une candidature à la mairie de Paris. «Je suis un scénario possible», confiait-il à L’Opinion, en mars dernier.

Quelques jours plus tôt, un sondage paru dans La Tribune Dimanche confortait ses ambitions pour l’instant voilées : une liste EELV emmenée par l’ex-candidat à la présidentielle réunirait 18% des suffrages, contre 14% pour celle de la maire sortante. 

David Belliard (EELV), le choix de la continuité

David Belliard.
LUDOVIC MARIN / AFP

Adjoint à la mairie en charge de la transformation de l’espace public, David Belliard pourrait bien se mettre dans la roue de Yannick Jadot, après une première tentative aux dernières élections municipales. En 2020, le candidat d’Europe Écologie-Les Verts était parvenu à récolter 10,8% des voix. Pour l’heure, l’écologiste n’a pas dévoilé ses ambitions pour 2026.

Ian Brossat, le communiste qui veut peser

Ian Brossat, sénateur communiste de Paris.
STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Le départ de la maire socialiste était la condition de sa candidature. La semaine dernière encore, le sénateur communiste, Ian Brossat, avançait doucement ses pions au micro de France bleu : «Si Anne Hidalgo est candidate, le rassemblement se fera autour d’elle. Sinon, la question du leadership est ouverte. Et oui, dans ce cas, je suis disponible et je me sens capable de mener ce combat.»

Mais pour devenir le porte-drapeau de la gauche dans la capitale, le conseiller de Paris devra encore décrocher le soutien du Parti socialiste et des Verts. Une ambition déjà contrariée par l’adoubement de son collègue sénateur Rémi Féraud par Anne Hidalgo.

Francis Szpiner, la rupture avec Dati

Francis Szpiner, sénateur LR de Paris
LUDOVIC MARIN / AFP

En claquant la porte du groupe de Rachida Dati au conseil de Paris en mars dernier, Francis Szpiner avait déjà envoyé un premier signal. Le sénateur LR de la capitale avait fini d’acter la rupture avec la formation d’un nouveau groupe «Les Républicains et Centristes – Demain Paris !»Dans un entretien au Figaro , l’élu parisien disait vouloir préparer «l’alternance» pour 2026, sans forcément être lui-même candidat aux municipales. 

Devant les juges consulaires réunis en Congrès, le 17 novembre dernier, l’ancien maire du XVIe arrondissement a néanmoins semblé faire un pas de plus dans la course à l’Hôtel de Ville. Invitée de longue date à prononcer le discours d’ouverture, Anne Hidalgo s’est finalement désistée, offrant à l’avocat l’occasion rêvée de la… «remplacer». «C’est effectivement une ambition qui ne m’est pas étrangère», a-t-il ironisé à la tribune, ouvrant la porte à une possible candidature aux prochaines élections municipales. 

Sophia Chikirou, l’hypothèse LFI

Sophia Chikirou, députée de Paris La France insoumise (LFI).
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Située en dehors de la majorité parisienne, La France insoumise (LFI) entend entrer seule en lice dans la course à la mairie de Paris. Si aucune personnalité n’a officiellement été adoubée, l’hypothèse d’une candidature de la députée de Paris Sophia Chikirou a commencé à émerger. Dès le 26 juin 2023, cette très proche de Jean-Luc Mélenchon a laissé savoir que son mouvement «se prépar(ait)» pour devenir «la première force à Paris» en 2026. Désignée coordinatrice de cette préparation, l’Insoumise a toutefois nié se porter candidate. «Non je ne me prépare pas moi», a-t-elle affirmé, invoquant son mandat parlementaire et assurant qu’une autre personne était pressentie pour mener la liste. Il faut dire aussi que la députée LFI a été mise en examen le 24 septembre dans l’affaire des comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2017, la justice soupçonnant Mediascop, sa société de conseil en communication, d’avoir surfacturé certaines prestations.

En 2020, la liste LFI, portée par Danielle Simonnet, n’avait obtenu que 4,6% des voix. Un chiffre que les Insoumis espèrent grossir après les bons résultats du mouvement dans le nord-est parisien aux dernières élections nationales. Pour l’heure, la performance rêvée semble difficilement atteignable avec Sophia Chikirou comme tête de liste : la députée ne convainc que 10% des habitants de la capitale d’après un sondage du Parisien.

Source du contenu: www.lefigaro.fr

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