Clément Hervieu-Léger succède à Éric Ruf à la tête de la Comédie-Française

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Le comédien et metteur en scène de 47 ans prendra ses fonctions pour un mandat de cinq ans en août 2025.

La nouvelle tant attendue est tombée mercredi 19 : « Sur proposition de Rachida Dati, ministre de la Culture , le président de la République confiera à Clément Hervieu-Léger la direction de la Comédie-Française, en tant qu’administrateur général. Il prendra ses fonctions pour un mandat de cinq ans, à l’issue du troisième et dernier mandat d’Éric Ruf  qui se terminera en août 2025. » Ce dernier exerça avec maestria sa fonction pendant dix ans. On sait combien cet acteur, metteur en scène et scénographe a profondément transformé la Maison de Molière, où il était entré en 1993.

Un passage de flambeau donc, en bonne et due forme. Faut-il encore présenter Clément Hervieu-Léger ? Cet éternel jeune homme au physique presque malingre – contrairement à son prédécesseur, une armoire à glace – deviendra un acteur au parcours impeccable.

Né le 1er juin 1977 à Paris, fils d’un père et d’une mère sociologues, il étudie au lycée Buffon, où il fréquente l’atelier théâtre, puis s’inscrit en droit et sciences politiques avant de finalement s’orienter vers le théâtre après avoir été repéré par Catherine Alcover alors qu’il jouait, en amateur, Danceny dans Les Liaisons dangereuses monté par Jean-Pierre Hané au Théo Théâtre. Puis il passe par le conservatoire du 10e arrondissement de Paris dans la classe de Jean-Louis Bihoreau.

Alterner classiques du répertoire et auteurs contemporains

Quant à la Comédie-Française, il y fait ses premiers pas en 2000 dans L’Avare, de Molière, mis en scène par Andrei Serban, l’intègre en 2005 et en devient le 533e sociétaire en 2018. Dès lors, il est régulièrement membre du comité d’administration. Ces deux décennies font de lui un comédien d’une force insoupçonnée et d’une subtilité bouleversante. Un véritable caméléon qui, paradoxalement, ne passe jamais inaperçu.

On se souvient, ces derniers mois, de son interprétation de Robespierre dans La Mort de Danton, de Georg Büchner, dirigé par Simon Delétang, de Dorante dans Le Bourgeois gentilhomme, de Molière, créé par Valérie Lesort et Christian Hecq ou encore de Günther von Essenbeck dans Les Damnés, de Visconti, distribué par Ivo van Hove…

Il connaît son Shakespeare et son Racine, son Hugo et son Musset sans oublier son Goldoni. Il a la passion des auteurs russes, qu’il a mis en scène : Tchekhov ou Tourgueniev avec sa compagnie des Petits Champs, installée en Normandie

Nous l’avons vu dirigé par Robert Wilson, Marcel Bozonnet, Anne Delbée, Denis Podalydès, Jean-Pierre Vincent, Muriel Mayette ou Lilo Baur… Il connaît son Shakespeare et son Racine, son Hugo et son Musset sans oublier son Goldoni. Il a la passion des auteurs russes, qu’il a mis en scène : Tchekhov ou Tourgueniev avec sa compagnie des Petits Champs, installée en Normandie. Il aura désormais la lourde charge d’équilibrer les 900 représentations annuelles de la Comédie-Française, d’alterner classiques du répertoire et auteurs contemporains, superviser les trois salles. Sans compter l’encadrement des 400 employés de la maison et la gestion des ego de la Troupe. Une pièce digne de Molière, quoi.

Source du contenu: www.lefigaro.fr

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